Rayée des Cadres

Le 1er septembre 2023 me voici libre. Pas de rentrée cette année, un méchant COVID me cloue littéralement au lit. Je traverse mes peurs, tel le phœnix tatoué sur mon épaule je vais renaitre de mes cendres. Des années que j’en rêve, et voilà c’est fait !

La gestation fut parfois douloureuse empreinte de harcèlement, d’ostracisation, de blocages corporels… Elle fut néanmoins tellement riche d’apprentissages, de rencontres, m’a fait grandir et me renforcer. Comme un homard trop à l’étroit dans sa carapace devenue douloureuse, il faut la quitter, se mettre en danger pour grandir et se renforcer.

Alors je me lance. Je crée une entreprise et mon quotidien sera composé de ce qui m’anime le plus dans la vie : contribuer à soulager la souffrance.

C’est un peu comme si tout s’alignait et qu’enfin je pouvais quitter ma carapace trop étroite pour encore évoluer en aidant les autres à faire de même. J’ai retrouvé le sourire, chaque matin je me lève avec entrain, motivation, passion. J’ai juste envie de vivre intensément, passionnément parce que enfin tout prend sens. Les moments difficiles, les obstacles, les deuils, dont certains ont été partagés sur ce blog, ont aussi eu leur fonction car ils ont contribué à construire l’être que je suis aujourd’hui. Cette femme qui assume d’être atypique, originale, passionnée, excessive, curieuse et parfois un peu perchée. Ne plus jouer à être ce que je ne suis pas mais juste me poser, me reposer à être moi-même avec toutes mes failles et imperfections, qui sont devenues mes forces.

Ce blog a été un bel espace de liberté, un partage de moments forts. Merci à tous ceux qui l’ont suivi et m’ont encouragée à partager.

Retrouvez-moi sur le site web de ma nouvelle vie. Il pétille de couleurs. associées à l’optimisme, la joie, la vitalité et la créativité. Chaque semaine je partagerai un article dans la rubrique actualités de mon site https://lobster-coaching.fr

A bientôt.

Ying Yang

Aujourd’hui, nous sommes la veille d’une rentrée particulière qui succède à une année particulière. J’espère que je tiendrais le coup car j’avoue, qu’au fond de moi, je suis très angoissée. J’ai beau être une personne positive, déconnectée des informations, lorsque j’écoute les autres converser, j’ai peur, oui, j’ai peur de leurs peurs… Tout me semble irrationnel et cauchemardesque.

Combien de temps va durer cette mascarade (sans jeu de mot) ? Que vont devenir les humains à force d’être déshumanisés, lobotomisés, désorganisés, licenciés, fragilisés, vaccinés, traqués ?

J’ai la sensation de vivre dans une dictature peuplée de fantômes masqués. Plus de sourires à échanger, un paysage de regards méfiants et hagards… Je ne me reconnais plus dans ce monde. Me suis-je égarée ?

Personnellement, j’arrive à peine à porter le masque plus de quelques minutes (ce qui, est une grande victoire après plusieurs mois d’entraînement pour vaincre ma claustrophobie). J’apparais dans la société comme une pariât, toute possibilité d’échange avec les autres humains m’est fermée, il m’est interdit de me promener dans ma ville, d’aller faire mes courses, même de conduire ma moto (un masque dans un casque intégral… franchement à quoi cela peut-il bien servir alors qu’on ne parle à personne, qu’on ne touche personne et que personne ne nous approche ? ). Ne marche t’on pas sur la tête, ne sommes nous pas arrivés à l’apothéose de l’irrationnel ?

Heureusement, il y a la course à pied et heureusement l’obligation de porter un masque en courant vient d’être abrogée.  Quelle chance, je peux me déplacer en tenue de sport en courant pour traverser ma ville !

Cette introduction met en avant mon coup de cafard de pré-rentrée et ma souffrance de me sentir exclue du monde masqué. Rassurez-vous ce qui suit sera positif, donne foi en l’humain et me réconcilie avec ma conviction qu’à plusieurs nous sommes plus forts.

Dans ces temps terribles où les humains sont déshumanisés, il y a plein d’espoir et ce que je souhaite ici partager avec vous en est une belle illustration. 

Après avoir couru il y a deux ans, les 45 km du trail de Belle Ile, courir les 83 km (Le tour complet de l’Ile) me donnait un objectif et me faisait caresser le rêve d’une vraie méditation d’une douzaine d’heures seule avec moi-même , en plus d’entrer dans la confidentielle famille des Ultra-Traileurs.

Il y a un mois, nous avons appris le report en 2021 de cette belle aventure. Il m’a fallu, pour ne pas sombrer, alors que la préparation avait commencé depuis plusieurs semaines, transformer ma déception en un nouveau challenge.

Il y a quinze jours, avec ma complice de course à pieds, nous avons imaginé un défi pour marquer mon passage dans ma 55ème année, un défi qui sera utile aux autres.  Je vous le laisse découvrir ici : https://relaisducoeur.mecenat-cardiaque.org/projects/55-ans-55-km-sur-le-gr34?fbclid=IwAR29TNms-YVJqjlVvxv6FgJUwRS2MHo0ZkuhRGJK_BRpujbrp2CbTtHlDJo

Ce qui est merveilleux dans tout cela, c’est l’amitié et la solidarité que ce petit projet a déclenché. En quinze jours, 25 de nos amis ont contribué à la cagnotte en ligne, et aujourd’hui, nous l’avons presque doublée. Nous avons ainsi contribué à cette grande chaîne de solidarité qui permet à des enfants d’avoir un cœur tout neuf et de vivre.  

Chaque jour, je m’émerveille de découvrir les dons qui nous encouragent et qui nous motivent. Après l’énorme déception du report du trail de Belle Ile, cette magnifique surprise de retrouver une énergie nouvelle pour bouger et aller courir car, dans 15 jours nous y serons, et nous les courons ces 55 kilomètres le long du GR34. Nous les courons pour l’Association Mécénat Chirurgie Cardiaque mais aussi pour chacun de vous qui avez su nous soutenir par vos mots, mos dons et votre confiance.

Dans le pire, nous sommes toujours capables de trouver le meilleur.

Je sais que dans un chemin comme celui que nous parcourrons le 12 septembre 2020, il y aura de vrais moments difficiles, de beaux moments d’euphorie, je sais que la nature nous émerveillera comme chaque jour et je sais que vous y serez tous sur ce chemin.

Je connais (et suis un peu accro) à l’excitation d’avoir un dossard épinglé autour de la taille… Et j’aime cela. Ce que j’apprends actuellement du début de cette belle aventure, c’est qu’un défi personnel, pour une cause altruiste soutenu par ses amis s’avère un véritable cadeau de la vie beaucoup plus excitant qu’un dossard. Maintenant cette course est une nécessité et chaque jour j’y pense avec enthousiasme.

Par ce petit post, je voulais remercier de tout mon cœur la vie qui a mis sur ma route une flopée d’Humains extraordinaires et le ciel d’être tellement riche de vos présences lumineuses.

Sacré Corona ! #indignation

Je réalise que le confinement a l’énorme avantage de m’aider à recadrer mes priorités. J’ai délaissé mes « Slices of life « au profit d’une vie qui peu à peu commençait à me replonger malgré moi vers le stress et la dispersion. Alors, tu es arrivé et peu à peu me fait renouer avec ce que j’aime. Ecrire…

Conférences et ateliers en ligne de la 3 Kiffs Academy , Florence Servan Schreiber me motive, m’inspire, alors me revoilà. Je profite des opportunités qu’offre l’écriture pour  partager avec ceux qui le souhaitent mes modestes « slices of life. » Aujourd’hui un petit exercice du jardin d’écriture.  intitulé #indignation

Aujourd’hui mon petit frère a 50 ans.

Dans 10 jours, nous devions, en famille, faire un magnifique fête.

Cette semaine, mon chéri avait projeté de m’emmener sur une ile, en Croatie, pour, enfin, une vraie semaine de vacances en amoureux, dans un superbe hôtel en bord de mer. Nature, farnienté course et nage dans un paysage de rêve.

Mon entrainement pour courir mon premier ultra trail, Belle Ile en Trail, 83 km le 19 septembre devait commencer le 17 mars : 27 semaines pour me préparer à courir une journée entière sur des chemins escarpés.

Il y a un mois tu as arrêté notre temps alors que la pluie s’était enfin interrompue, que les fleurs et les feuilles arrivaient sur nos arbres…

Toi, l’abominable virus tu nous pourris la vie. Tu nous enfermes alors que tout nous appelle à l’extérieur après un hiver tellement triste. Tu nous voles notre printemps, tu réduis notre périmètre d’émerveillement à un kilomètre, tu annules tous nos objectifs, tu nous prives de cette merveilleuse nature qui illumine notre quotidien d’amoureux de la course en forêt.

Qui es-tu pour te permettre de t’immiscer ainsi dans nos destins ? Virus invisible qui terrorise les Hommes, les oblige à se cacher derrière des masques… Tu répands tes paillettes de mort sur la terre, attaquant, sans remords, les plus fragiles. Tu laisses les gens mourir seuls, dans l’ombre, sans amour. Tu empêches les familles de les accompagner. Tu brules les corps, emportant avec eux la frustration d’un deuil qu’il nous faudra faire seul.

Les traces que tu inscris dans nos corps et dans nos cœurs sont celles d’une guerre impitoyable. Tu nous obliges à porter la responsabilité de ta contamination.

Tu es l’arcane sans nom du Tarot symbolisant la fin, le silence… Celle aussi qui annonce un changement radical.

Mon plaisir secret

arrivee_belleIle.jpgIl y a quelques semaines, j’ai participé à un atelier d’écriture. Grand moment avec de belles personnes.

Belle journée, riche de productions, d’émotions et de questions.

En relisant mes écrits je décide d’en partager certains ici pour réanimer un peu ce blog que je néglige ces derniers mois. (On ne peut pas être aux trails et au clavier…)

Premier exercice : ÉCRIRE SON PLAISIR SECRET, (ce que l’on ressent lorsqu’on le vit)

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Lorsque les muscles ne peuvent, plus l’esprit prend le relais.

Tu le sais, la ligne d’arrivée approche, tu le sens.

Peu importe la souffrance, peu importe la fatigue, tu vas y arriver.

La foule se fait plus dense, tu entends la clameur du public, des inconnus t’applaudissent, t’encouragent, tu sais que tu approches, tes douleurs, ta fatigue s’envollent.

Tu te souviens ce qui t’a amené à courir, ce besoin de te sentir en vie pour défier la mort.

Tes pensées tourbillonnent dans cette énergie que t’offre cette victoire sur toi-même.

Les souvenirs affluent, tous ces gens que tu aimes, que tu as aimés,  ceux qui t’accompagnent au quotidien, ceux qui sont partis trop tôt, tu souhaites leur dédier ton effort.

L’arche apparaît soudain, la sensation de courir sur un nuage, la clameur des humains réunis s’amplifie, tu accélères, ton visage s’éclaire de cet immense sourire de satisfaction, cette satisfaction c’est celle de te sentir vivante, de célébrer une autre victoire, celle de la vie.

Au sourire se mêlent des larmes, pas celles de l’effort qui t’a amené encore une fois à relever un défi que tu t’imaginais impossible il y a quelques années, mais celles de la joie de t’être dépassée et d’avoir gagné.

L’homme au micro te nomme lorsque tu passes sous l’arche. Tu es arrivée. Le trail est terminé, le défi relevé, l’exploit personnel accompli.

Tu arrêtes de courir ton corps s’immobilise, ton esprit s’envole dans un tourbillon d’endorphines. Ton chéri (arrivé bien avant toi) te serre dans ses bras. Que c’est bon !

Whouah, c’est la magie, la magie de l’amour, la magie de la vie qui est là.

Tu savoures cet instant, apogée d’un chemin qui s’achève et, à ce moment précis, après presque 7 heures de course (6:43 en fait 😅), tu penses à la prochaine, celle qui t’offrira de nouveau ces sensations fabuleuses.

Après l’automne l’hiver, après la vie, la mort…

1F657ED5-136A-4C4F-BED0-EC8536E34678La vie nous offre sans cesse des leçons merveilleuses. La mort s’avère, avec notre naissance, la seule certitude offerte à chacun d’entre nous. Elle peut frapper à tout moment, happant le passant au détour d’une promenade ou le dormeur en plein rêve. Rien de ce qui va nous arriver n’est connu à l’avance et pourtant la mort, notre mort représente une certitude de la vie, de notre vie.

En juin dernier le cancer a emporté mon amie Myriam. L’avoir veillé pendant ses dernières nuits jusqu’à son passage dans l’autre monde fut une très belle et forte expérience. Être présente lorsque son esprit s’est élevé vers les cieux et a donné la force à son corps épuisé de se relever en accueillant la lumière dans ses bras. Magnifique moment qui termina l’horreur de cette fin de vie rongée par la maladie.

La mort est magique car elle dégage l’humain de tout. Le corps reste là, abimé, détruit par la maladie mais l’esprit s’envole pour d’autres aventures. Il se libère, il nous libère !

Ces derniers jours, c’est ma mère que j’accompagne. Ironie du sort, c’est la même maladie que celle de Myriam qui la dévore. Ses forces diminuent à chaque instant, son corps n’est plus qu’un amas de chair inutile à tout mouvement, à toute volonté. Les besoins vitaux sont assurés artificiellement, le traitement palliatif soulage les douleurs qui, sans lui, seraient probablement atroces et insupportables.

Les nuits sont rythmées par le « bip » de la perfusion électronique qui assure l’hydratation et la précieuse morphine qui soulage et endort peu à peu ce corps meurtri.

La nuit dans un fauteuil, dans un hôpital, près de ma mère en fin de vie, je n’ai rien à faire d’autre que d’être là, présente, à attendre que les fonctions vitales s’arrêtent et de veiller que la souffrance soit supportable lorsque la douleur parfois se réveille.

Ma modeste pratique de la méditation m’a habituée à laisser filer les images, les émotions qui circulent dans mon esprit. La mort de notre mère renvoie directement à l’inexorable mais aussi à qui nous sommes donc aussi à notre propre mort.

Notre mère est notre plus ancien compagnon puisqu’elle nous a mis au monde après nous avoir porté, elle nous a nourri, éduqué, élevé, elle nous a soigné, a séché nos larmes, consolé nos chagrins, partagé avec nous presque tout ce qui compose notre vie. Maintenant, elle est là sans forces, nous son enfant devenu adulte prenons soin d’elle pour qu’elle puisse partir dans les meilleures conditions possibles.

Je n’ai pas peur, je sais que tout comme l’hiver succède à l’automne, la mort arrive à la fin de la vie. Tout cela continuera après notre propre mort. Quoi qu’il arrive, c’est ainsi.

La nuit lorsque je reste éveillée près du corps de ma mère endormie grace à de puissants sédatifs, le film de ma vie, de multiples moments partagés, des pensées, des sensations traversent mon esprit. Le calme ponctué de bruits inhérents à l’endroit, la position inconfortable sur le fauteuil rappellent sans cesse ce qui se joue ici dans cette chambre.

Finalement la mort replace l’individu dans son contexte. Seules les vraies personnes, celles qui ont un amour pur sont présentes, pas forcément physiquement, mais physiologiquement pour nous accompagner. Les levers et les couchers de soleil prennent un sens nouveau dans la conscience de devoir y renoncer aussi un jour…

Je m’interroge, quelles seraient, in fine, les personnes que j’aimerais avoir près de moi, si, un jour, je me retrouvais dans une situation similaire ? Serais-je en mesure d’avoir pardonné à tous ceux qui m’ont blessée ? Et ceux que j’ai blessé m’auront-ils pardonnée ? Partirais-je dans cette sérénité que je rêve d’atteindre ?

Ce que je sais, c’est que j’aimerai trouver cette paix intérieure, cet amour universel, auxquels j’aspire depuis des années et qui, dans les blessures de la vie, ne sont pas toujours d’une belle évidence.

Lorsque la lumière m’appellera, je voudrai être prête à l’accueillir pour rejoindre ce pays pur.

Berlin Marathon « la souffrance passe, la fierté reste »

Lorsqu’en novembre dernier le tirage au sort nous a désigné pour participer au Marathon de Berlin, je n’avais pas idée de la tournure nouvelle que la vie m’offrirait d’ici là.

Un Marathon s’avère un long chemin, surtout la préparation qui dure généralement une douzaine de semaines. Celui de Berlin fin septembre semblait idéal pour le préparer en été. Donc, c’est parti… billets d’avion, Airbnb…

Décidée à faire tout au plus près des instructions de mes coachs préfères, l’intention était là.

L’objectif 4:30 paraissait réaliste pour la tortue que je suis. Il fallait travailler la VMA et avaler quelques dizaines de kilomètres par semaine.  Tranquille pendant 5 semaines de vacances, cependant, c’était sans compter sur les aléas (qui s’avèrent in fine des cadeaux) qui m’ont été offert par la vie. Pas de réelles vacances mais un été plutôt original entre travaux, cartons, déménagement, pilotage de camions et manutention.  Exit le plan d’entraînement de rêve avec footing en bord de mer, VMA dans les montagnes etc…

La préparation fut, vous l’aviez compris, un peu chaotique, avec en plus quelques petits bobos par ci par là, comme un mollet capricieux et trop souvent douloureux. Néanmoins, à force de charrier des matériaux, et de transbahuter des cartons, des meubles, des gravats etc, j’ai pas mal travaillé les bras qui sont d’excellents alliés pour les coureurs.

Berlin représente, pour moi, une ville symbolique tant au niveau historique qu’artistique. La traverser en courant s’avérait une forme de quête initiatique.

La souffrance, parfois encore inscrite sur les murs, la douleur des familles séparées, des enfants enlevés à leurs parents, des persécutions, des viols… Berlin est une ville de mémoire. La porte de Brandebourg,  la place de la victoire, les églises, les synagogues, le Tiergarten, le Zoo, tout est très chargé.

À New York, il y a deux ans,  j’ai couru mon premier Marathon. Il fut celui d’un nouveau départ, celui de ma reconstruction, de ma guérison, la renaissance de ma confiance en la vie et en mes capacités d’avancer et d’aimer. Le Marathon de Berlin pourrait être celui qui marque un réel retour à la vie, l’acceptation qu’être deux à avancer vers un objectif commun existe, s’avère plaisant, rendplus fort et que la vie nous envoie toujours des cadeaux qui nous font grandir meme dans les épreuves.

Le fait que mon entraînement fut relativement incomplet m’a obligé de lâcher sur mes exigences personnelles et mon objectif de chrono. J’ai dû accepter et renoncer pour aiguiser ma volonté de participer simplement pour terminer en bon état et en me faisant plaisir. L’expérience magnifique mais néanmoins extrêmement douloureuse de New York restera gravée en moi. J’ai mûri, compris beaucoup de choses dans l’année qui a suivi, l’arrêt obligé de la course, une reprise difficile ont été riches d’enseignements.  Ces travaux pratiques que la vie m’a offert m’ont appris que rien ici bas (surtout pas une course) ne justifiait de mettre ma santé en péril. J’ai donc abordé Berlin sereine avec la volonté de me faire plaisir et de vivre pleinement ce Marathon comme un cadeau du ciel.

Berlin est connu pour son ambiance chaleureuse, son Marathon est un des plus roulant du monde car la ville est très plate.

Le départ de ma vague (il s’agit d’une vague humaine composée d’individus censés courir à des vitesses similaires. Vague 2:00, vague 2:30, etc…) est prévu à 10:00, j’accompagne mon chéri qui doit partir une demie heure avant moi (normal il court plus vite que moi). Quelques copains de son club sont là aussi. Avec certains qui avaient un départ dans la même vague que moi nous avions décidé de nous attendre à Potzdamer Platz.

Dans le métro nous rencontrons Monique et son papa. Monique semble avoir une petite soixantaine et son papa approcher les 80 ans. Nous discutons et ils nous expliquent courir le Marathon ensemble depuis 17 ans. Leur duo me touche et je les invite chez moi à Paris pour courir le Marathon. Rencontre très sympathique qui d’ailleurs nous a épargné de prendre le UBahn (métro) dans le mauvais sens…

Potzdamer Platz, mon chéri retrouve une copine de son club et file pour rejoindre son départ. Je les aurais bien suivi mais il me faut attendre les autres. Je poireaute en regardant passer des hordes de coureurs et de supporters. J’apprends que finalement ils sont déjà en route et ont oublié notre rendez-vous. Sympas les copains du club de mon chéri !

Une bonne demie heure de marche à travers le Tiergarten, poumon de Berlin pour rejoindre le départ. Je fais un bout de chemin avec deux indonésiens adorables étonnés de la beauté des arbres. Je leur explique l’histoire de ce bois au milieu de Berlin.

Lorsque j’arrive aux abords du Départ, celui des élites vient d’être sifflé et je vois passer ces coureurs magnifiques, aux jambes longues, qui commencent tranquilles à une petite vitesse d’environ 18/20 km/h. Extraordinaires foulées d’une légèreté inouïe.

Magnifique moment, magnifiques athlètes dont la vue me rappelle qu’un métissage germano-italien s’avère morphologiquement plus massif qu’un kenyan ou éthiopien.

Arrêt technique, ici les WC sont roses bonbon on ne peut pas les louper ! J’adore. Une petite pensée pour une vieille chanson d’enfant intitulée « Klopapier » (mes cousins comprendront).

Les vagues se suivent ininterrompues, je me glisse dans la G (alors que mon départ est H) grattant ainsi de précieuses minutes d’attente, espérant aussi apercevoir mon chéri et la copine qui partent dans celle-ci.

La vague avance et je commence à trottiner me disant que partir une demie heure plus tôt ne peut être que positif car si j’arrive à être raisonnable et à ne pas me laisser entraîner par le flux euphorisant des coureurs, je serai plus tôt à l’arrivée, donc moins mouillée. Ah, j’avais oublié de préciser qu’il pleut.

Et là, mon chéri et sa copine Géraldine me rejoignent comme par magie. C’est fort de nous retrouver parmi 50.000 coureurs quelques mètres  après la ligne de départ. Petit moment d’échange, un petit bisou, un selfie, puis, je les laisse avancer à leur rythme plus soutenu que le mien pour rester à mon 6 minutes par km. Mon objectif, arriver au bout de ce Marathon, en bon état. Je sais que je dois être raisonnable. Ne pas me laisser gagner par l’euphorie du départ, ne pas vouloir battre de record, ne pas forcer… cela impose beaucoup de « ne pas » pour les prochaines heures.

Courir est, pour moi, avant tout, un plaisir. Il y a tout juste quatre ans je courais ma première course. « La Parisienne » une petite course de 7 km dans Paris. Depuis, j’ai usé quelques paires de running, parcouru pas mal de kilomètres et progressé à mon rythme avec mes modestes capacités.

Dans cette grisaille berlinoise mon objectif devient clair : tenter de courir ces 42,195 kilomètres en pleine conscience.

Observer ce qui se passe, observer ce que mon corps me dit, observer mon esprit, sentir les odeurs, écouter les bruits, respirer l’air berlinois en surfant sur mes pensées et mes sensations. Être là où je suis à chaque instant.

Cette expérience fut extrêmement plaisante jusqu’au 28eme kilomètre. Les longues avenues berlinoises sont propices à un pilotage automatique du corps. Mais, au 28eme kilomètre mon dos commence à m’envoyer une douleur jusqu’alors inconnue de mon corps. À l’écoute, je prends cela comme un signal. Étant passée dans un temps correct au semi (21 km) , je caressait déjà la possibilité d’arriver  dans un objectif temps d’une heure de moins que New York (on ne se refait pas !).

Premier renoncement donc : si je marche 4:30 cela ne le fera pas… tant pis, plaisir et santé avant tout.

Je mange un peu, bois pas mal et marche. Sur le côté je vois une jolie visière abandonnée sur le sol. Je me baisse pour la ramasser (que la terre est basse à Berlin !). Il y a écrit dessus « born to swim bike run » cela me fait beaucoup rire (venant de me mettre au triathlon), je prends cela comme un signe et la ramasse. Je papote avec une française qui semble avoir aussi un bon coup de mou puis l’encourage à repartir ensemble. Là c’est dur, le dos que j’avais un peu oublié me rappelle à l’ordre. Bon, il va falloir gérer… et la pluie revient… la sentir qui ruisselle sur mon visage en tentant de rester dans la sensation de chaque goutte m’occupe un moment.

Mes pensées oscillent entre euphorie, douleur et la réelle joie d’être là, de courir. Je pense à tous ceux qui ne peuvent pas ou plus le faire. Je me mets à compter mes morts. Drôle d’idée en y repensant aujourd’hui, mais le Marathon plonge l’individu dans des états de conscience insoupçonnés. Combien d’êtres chers ont quitté cette vie trop tôt ? Mon Pépé parti quand j’avais 6 ans, Nathalie notre copine d’école, morte d’un cancer à 14 ans, Pierre,… la lucidité semble un peu m’abandonner, je n’arrive pas à compter tous mes morts… la dernière, Mimi, mon amie de plus de 30 ans, partie il y a quelques mois occupe mes pensées une bonne partie de mon parcours. Je l’entends parfois qui me souffle « Allez Titine » (elle était la seule à avoir ce privilège de m’affubler de ce surnom ridicule) et ça me fait sourire. Le Marathon modifie l’état naturel de conscience, quelques bizarreries me traversent l’esprit…

Le fil de mes pensées s’interrompt parfois pour discuter quelques kilomètres avec d’autres coureurs.

De quoi parle  t’on pendant un Marathon ? Et bien de courses et de marathons la plupart du temps. Par exemple je suis en train de courir en papotant avec un homme sympathique qui me parle du Marathon de Rome. Extraordinaire, ce Marathon, fait passer les coureurs par tous les sites historiques de la ville… et me voilà le Marathon de Berlin encore in process, trottinant sous la pluie, rêvant déjà de courir le marathon de Rome, m’imaginant arrivant au Colisée….

Je rappelle mon esprit à l’ordre : pas de passé, pas de futur, juste le moment présent ! Non mais ! Regarde où tu es Chris ! Marathon de Berlin ! c’est merveilleux d’être ici, maintenant, dans cet instant unique, dans cette ville qui a tant souffert et qui semble, tout en ayant gardé trace de la souffrance, l’avoir transcendée en énergie positive. Les familles nous encouragent, les musiciens donnent un maximum pour chauffer l’ambiance et la pluie n’arrête pas le public. Cours Chris, chaque foulée te rapproche de l’arrivée.

38eme km encore un gros coup de mou, la douleur dans mon dos s’accentue et un tiraillement douloureux apparait dans mon côté gauche (ce dernier me rappelle New York !). Je marche un peu, me sentant proche de l’arrivée dont j’entends la clameur au loin. Je dois récupérer un peu pour apprécier ces dernières lignes droites. Je mange mes trois dernières dattes, bois un peu de ma mixure (citron, miel, sel, un goutte d’huile essentielle de menthe, thé vert et eau) et me dis que le plus dur est derrière moi. Je repars, aie aie aie, c’est dur… mais ça passe, la foulée revient.

Bientôt, après deux interminables lignes droites, j’aperçois la porte de Brandenburg, je pense à la chute du mur, me remémore y avoir assisté sur mon petit écran noir et blanc rue des Récollets avec Bruno. L’Allemagne, la patrie de mes ancêtres, toutes ces horreurs ici et ailleurs, tous ces gens qui ont souffert… Ce peuple qui semble devenu si fort et moi je me plains parce que j’ai une petite douleur dans le dos alors que je suis libre, que je cours un Marathon, (un deuxième Marathon même), je suis en bonne santé, je peux vivre.

Je pense à ma petite maman, à mon papa qui la soigne avec tellement d’amour, à cette chance d’avoir une famille, des amis, un chéri qui sera à l’arrivée, je m’encourage, c’est bientôt la fin.  Vas y Chris, dernière ligne droite et à l’arrivée il y aura un poncho bien chaud, un t-shirt sec, une médaille, et une bière… vas  y Chris accélère, cours pour tous ces gens que tu aimes et qui ne peuvent pas courir. Le Marathon est comme la vie, des hauts, des bas, des moments d’euphorie, de découragement, des relances, des rencontres, des pensées bizarres. C’est un parcours, un chemin initiatique.

Le Marathon oblige chacun à pousser son corps et son esprit au delà des limites quotidiennes. L’arrivée est un mélange  d’émotions mêlées (mixed feelings disent les américains). C’est vraiment fort. J’entends mon nom au hauts parleurs, la clameur du public qui applaudit tous ces coureurs qui arrivent épuisés mais si heureux.

À l’arrivée de ces 42,195 km. La joie, la fierté, la souffrance, et surtout la satisfaction d’avoir couru ce Marathon d’un bout à l’autre et d’être là heureuse, appréciant l’effort accompli.

J’attrappe mon portable et téléphone à mes parents pour leur offrir ma course. Entendre ma petite maman me tire presque les larmes. Je suis si heureuse de lui dédier ma victoire.

4:54:04, c’est une demie heure de moins que le NYC Marathon. Le contexte est différent, je suis fière de moi.

Second Marathon bouclé, je retrouve mon chéri qui lui a couru presque une heure de moins que moi. Il est aussi content de sa course lui qui, 48 heures avant était malade au fond de son lit.

Le Reichstag trône derrière nous sous la grisaille, la pelouse est parsemée de plastiques bleus et gris (les panchots qui couvrent les coureurs à l’arrivée). C’est vraiment un beau et bon moment de partage cette arrivée.

Je repense à une inscription lue sur le t-shirt d’un marathonien : « la souffrance passe, la fierté reste ». C’est exactement ça le Marathon, c’est comme la vie !

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Putting my Life in boxes

« Je suis convaincu que, si nous voulons résister à la pression mortelle de la société de masse et lui faire contrepoids, notre œuvre doit être imprégnée de notre personnalité.D’une façon générale, le choix d’un travail ne devrait pas être dû à la commodité, au hasard, à l’opportunité, mais résulter de la conception que nous avons de notre épanouissement individuel dans le monde actuel, afin que le produit de notre activité, tout en étant objectivement utile, exprime également notre idéal personnel. »

Bruno Bettelheim, le cœur conscient, livre de poche 1er trim 1077, p.28

Citation oubliée puis retrouvée ce matin, dans « carnet de citations », au fond d’un tiroir…
C’est drôle, lorsque l’on met sa vie en cartons, de retomber sur de vieux cahiers, sur de petits objets oubliés et pourtant tellement chargés d’une certaine histoire qui nous revient en mémoire à leur simple vue.  

Mettre sa vie en cartons c’est aussi mettre de l’ordre dans ses souvenirs, dans ses désirs, dans ses relations. 

Une photo, un bibelot, une carte postale, dont nous avions oublié l’existence réapparaît, et avec, c’est un bond de trente, de vingt, de dix ans en arrière. 
« Elle, n’est plus là ! » « Tiens, qu’est-il devenu ? » « C’était sympa ces vacances ! », « whouah nous étions jeunes ? », « il était trop mignon petit ! » Etc.
Cette plongée au cœur des souvenirs interpelle, réveille des émotions, des sensations. Elle nous rappelle que nous sommes vivants, construits par une somme de sentiments, d’événements… Elle questionne : »au fond, que faut-il garder ? Que faudrait-il jeter ? Pourquoi ? »  

Faut-il avoir peur d’oublier ? Que faut-il oublier ? 

Faut-il conserver ? Que faut-il conserver ? Et pourquoi conserver ? 

Est-il bon de réactiver les souvenirs ? Eux qui appartiennent au passé, notre passé, celui auquel nous ne pourrons rien changer quoi qu’il arrive… 

Ce regard si vivant sur les photos de nos morts… L’enfant devenu grand, l’être aimé perdu de vue, les fêtes, les spectacles, les écrits… 

Tous ces kilos de papier ! Des kilos entiers mis en cartons au rayon des souvenirs !

Que faut-il garder ?

Une vraie question que ce poids du passé. Notre mémoire, est-elle dépendante des objets qui nous entourent ? 

Peut-être effectivement en partie oui. Les objets réactivent la pensée de moments parfois oubliés. 

Cette plongée dans mon passé, le choix de garder, le choix de donner, le choix de jeter, me donne le choix de mon avenir.
Quoi qu’il arrive nous irons tous au même endroit, celui là même où nous n’aurons plus besoin de rien que de notre paix intérieure. 

En attendant, ici bas nous cherchons tous Le bonheur. Pas le bonheur furtif de posséder des objets, mais le bonheur profond d’être en paix avec nous même, et donc avec les autres. 

En mettant ma vie en carton, je fais le choix de ne garder que les souvenirs des jours heureux. Je jette la souffrance au feu. Son expérience a contribué à créer qui je suis aujourd’hui. En revanche, les plaies refermées n’aiment pas être réouvertes ! J’aime les cicatrices de mon cœur parce qu’elles m’ont probablement rendue meilleure. 
Une vie, ma vie, est enfermée dans une cinquantaine de cartons. 

C’est drôle, un carton par an ! Plus une quinzaine pour mon fils de 17 ans, (mais il n’a pas terminé d’emballer !)

Et si, demain il y avait le feu dans mon garage ? 

Il ne resterait probablement des souvenirs tangibles de ma vie qu’un tas de cendres ! 
L’être que je suis devenu aujourd’hui, grâce à ce temps qui m’a forgé, grace à ces expériences qui m’ont sculptée, continuera d’exister et d’évoluer. 

Il remplira peut-être de nouveaux cartons de sa vie future qui deviendra passée… 

Cependant, au présent, il importe de ranger, trier, nettoyer pour, dans quelques semaines commencer à écrire sur une nouvelle page blanche.

La Traversée de la nuit

Lorsqu’il y a quelques années nous avons monté ce spectacle avec mon complice de scène Alain Bonardi, ce fut une aventure extraordinaire.

Le parti pris de mise en scène était d’interpréter la mémoire du personnage, qui avait raconté 40 ans plus tard son expérience de déportation, avec un système scénique capable d’apprendre et de restituer les émotions de la comédienne  générées au travers de sa voix.

J’ai toujours été fascinée par cette femme exceptionnelle qu’était Geneviève De Gaulle Anthonioz. La résistance, la déportation, ATD quart monde, ses interventions brillantes devant les injustices de la vie, sa classe, son engagement, un magnifique être humain altruiste et résilient. Un modèle pour nous tous.

Les moyens technologiques de l’époque nous avaient permis d’obtenir un magnifique objet scénique qui, malgré le peu de représentations, nous avait récompensé par de véritables moments forts dans l’aboutissement du travail collectif de cette équipe fabuleuse réunie.

Je me souviens de cette représentation scolaire où des jeunes de lycées des alentours ont assisté au spectacle qui était suivi d’un débat avec des anciens déportés. Un échange riche et chargé de beaucoup de belles choses. Un moment hors du temps où nous pouvons nous dire : « whouah, c’est pour cela que nous faisons notre métier! »

Jacqueline d’Alincourt, qui était la sœur de captivité de Geneviève De Gaulle à Ravensbruck, après la représentation, nous avait serré dans ses bras nous félicitant, les larmes aux yeux, d’avoir fait ce travail de mémoire et d’avoir représenté ce texte magnifique de son amie assez récemment disparue.

Ce spectacle m’a transporté dans des niveaux émotionnels rares et, chaque fois que j’en parle, je ressens la force de ce texte comme un véritable sens de ma vie en tant qu’artiste.

Oui, le sens de ma vie est là, exprimer sur une scène ce que l’Homme a de pire comme de meilleur et de le partager avec d’autres humains. Peut-être suis-je investie d’une mission ? En tout cas, là où je suis je ne me sens pas à ma place. Le monde devient fou et l’actualité fait de plus en plus écho à cette histoire encore trop proche dont chacun de nous est empreint.

Ces derniers temps, ma vie est teintée par une forme de violence récurrente qui me devient de plus en plus insupportable tant au niveau physique que psychologique. Le quotidien pathétique fait écho à bien des choses et je réalise que mon mal être et une de mes plus plus grande frustration trouvent une source dans le fait de ne plus pouvoir exprimer mes convictions profondes en les offrant à autrui sous forme d’art.

Cette sensation de mourir à petit feu un peu plus chaque jour, de subir la violence de ce monde sans pouvoir crier que la paix, la non violence, le pardon, l’altruisme, et l’Amour sont les chemins des Humains que les artistes doivent promouvoir, dénonçant les injustices et les aberrations de cette société mutante. Si nous nous taisons tous le monde deviendra bientôt muet.

Être en dehors de cette réelle expression de la vie me pèse de plus en plus car, le temps, la place, les moyens me manquent. Peut-être que cela s’avère un faux prétexte et qu’aujourd’hui je souhaite essayer de retrouver les autres, les humains, les vrais au travers de mon art pour vivre pleinement.

« La dimension du temps sculpte les souvenirs et les restitue lorsque la résilience atteint son paroxysme, que l’être humain se sent prêt de transmettre à ses semblables ce qui lui reste d’un traumatisme.  » ai-je écrit dans mes notes de mise en scène.

Peut-être ne suis-je pas prête à me laisser mourir de me taire et de subir en silence la violence de ce monde auquel il me semble ne plus vraiment appartenir ?

Nous avons les principales ressources nécessaires pour démarrer un nouveau et beau projet : l’envie, l’enthousiasme et quelques personnes motivées pour participer à ce nouveau spectacle intermédia, interactif avec un nouveau collectif d’artistes qui œuvrent ensemble dans ce même sens de l’art comme une nécessité. Ne sommes-nous pas une sorte d’ouvriers de la paix et de la non violence qui dénoncent l’horreur et l’injustice de croyances qui disséminent l’espèce humaine, ses ressources, son monde etc ?

Les nouveaux médias, les nouvelles technologies présentent d’extraordinaires opportunités de rencontres, d’échanges et de ressources. Peut-être certains d’entre vous se sentent ils aussi dans une motivation similaire ? Peut-être des idées novatrices emmergeantes, des collaborations internationales, des opportunités collaboratives que vous avez envie de partager vous traversent l’esprit ? Faites le nous savoir, toute idée, collaboration dans cet esprit collectif au service de ce magnifique texte de Geneviève De Gaulle Anthonioz, La Traversée de la nuit seront les bienvenues.

Références : http://www.alainbonardi.net/

http://www.babelio.com/livres/Gaulle-Anthonioz-La-traversee-de-la-nuit/12381

Un éternel recommencement 

Le temps, les minutes, les jours sont une invention de l’homme. Passer dans une nouvelle année ne s’avère en fait qu’une illusion comme la plupart des choses sur cette terre.

L’heure est pourtant au bilan de ce temps passé nommé année 2016. Pour moi, elle a été riche d’enseignements, de joies, de bonheurs. Les souffrances, les déceptions, les trahisons je les nomme expériences ou travaux pratiques.

Il serait exhaustif de citer ici tous ces instants qui ont composé cette année et qui ont généré quelques micros changements, quelques petites avancées sur ce chemin sinueux du bonheur. Les émotions, les sentiments sont le carburant de la vie, les apprécier pleinement, les accueillir vraiment, admettre ses faiblesses pour en faire ses forces voilà une jolie leçon qui m’a été offerte.

J’écris moins, j’agis plus, je stresse moins, je médite plus, je grossis moins, je cours plus, je râle moins, je patiente plus, je m’obstine moins, je renonce plus facilement…

Ma famille et mes amis sont mes trésors, je fais le vœu pour cette année qui commence de les voir plus, de les serrer souvent dans mes bras et de réussir à leur dire que je les aime (à défaut je l’écris pour ceux qui lisent 😉).

Cette année j’ai appris que l’amour se construit, qu’il n’est que le reflet de comment chacun souhaite le vivre et que le vrai partage arrive lorsque nous admettons qui nous sommes. Les bleus, les cicatrices de la vie, guérissent peu à peu grace au respect de notre être. Il semble impossible de ne plus avoir peur, cependant apprendre à exprimer ses peurs permet de mieux les comprendre et surtout que les autres vous comprennent mieux.

« Je suis comme je suis… » écrivait Jacques Prévert, j’ai appris que je suis qui je suis, et que j’ai beaucoup de chance d’être ainsi aussi imparfaite. Chaque jour, je choisis, je grandis, j’apprends, je comprends et je m’applique à devenir meilleure.

Le temps ne serait-il finalement qu’un chemin parcouru propre à chaque individu, son découpage ne servirait peut-être qu’à placer un curseur commun ?

Ce blog est passé un peu en sommeil, d’abord parce que mon besoin d’écrire est peut-être moins pressant, aussi parce que je ne prends pas le temps de m’en occuper réellement car sa finalité s’avère encore obscure, et parce que finalement peu de personnes le lisent, réagissent, s’y intéressent. Mon ego aurait besoin de public pour mettre en œuvre la motivation ? Certainement !

La vie actuelle est ainsi, la communication excessive tue la communication réelle.

Alors, cette année, je vais essayer de me déconnecter pour mieux me reconnecter. Entendre, voir, écouter, écrire des cartes postales ou des lettres, dîner ou déjeuner plutôt que de « textoter » , « facebooker », « mailer » et m’enfermer dans une représentation technologique d’un « moi » idéal qui s’éloigne peu à peu de mon être. Me rapprocher des êtres que j’aime, les regarder, les câliner, échanger de la chaleur, de l’amitié et du bonheur.

À tous mes lecteurs, je souhaite une belle année riche d’instants en pleine conscience, de paix intérieure, de grands et de petits bonheurs et de jolies découvertes.